Écrivaine et journaliste anglaise née en 1938, auteure de neuf romans traduits en français, Angela Huth est célèbre notamment pour Les Filles de Hallows Farm, adapté au cinéma en 1998. C'est avec ce titre que j'avais beaucoup aimé que j'ai découvert son travail il y a quelques années. Mais sa suite Souviens-toi de Hallows Farm, dont j'attendais probablement trop, m'avait ensuite beaucoup déçue. C'est donc avec une certaine curiosité que j'ai ouvert Quand rentrent les marins, roman publié en France au printemps dernier.
C'est l'histoire de Myrtle et Annie, deux amies inséparables depuis leur plus jeune âge. Mariées à des pêcheurs, elles vivent au rythme des allées et venues de leurs époux, dans le petit port d'Écosse où elles ont grandi. Avec une peur latente: qu'un jour, l'un d'eux ne revienne pas.
Quand rentrent les marins, c'est donc d'abord deux portraits de femmes dont l'antagonisme peut paraître un peu forcé au départ : l'une est aussi belle et pétulante que l'autre est quelconque et discrète. Mais la description de leur amitié montre que chacune est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Et avec le temps de lourds secrets se sont accumulés entre elles. L'auteure nous propose ainsi la chronique subtile d'un mode de vie qui a peu évolué avec les années, celui des familles de pêcheurs, des petits ports où tout le monde se connaît et où le moindre accroc aux habitudes est aussitôt connu de tous. Son style sobre convient bien à une histoire qui n'a rien de révolutionnaire (les quelques rebondissements sont assez prévisibles) mais sonne juste.
Le dernier roman d'Angela Huth, s'il n'est pas son meilleur à mes yeux, a un charme très british et deux héroïnes auxquelles il est difficile de rester indifférent, comme le montrent les avis publiés chez Babelio.
Quelques extraits :
"Les femmes de pêcheurs ont coutume dans la journée de jeter de multiples coups d’œil vers l'horizon, mais il faut être des leurs pour savoir repérer ces regards furtifs, la lueur d'angoisse au fond de ces yeux prématurément vieillis par l'examen répété de la mer lointaine." (p. 13)
"L'argent est foutrement important quand il n'y en a pas." (p. 225)
Angela Huth, Quand rentrent les marins, éditions Quai Voltaire, 2013, 378 p.
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