Les guerrières, au quotidien, ce sont aussi ces femmes qui se battent pour mener une vie indépendante, en fonction de leurs propres choix, et faire vivre leur famille. A une époque, où beaucoup d'héroïnes de romance sont décrites comme des femmes "soumises", est-il encore possible de trouver des ouvrages où les personnages féminins ne sont pas réduits à des caricatures ? Jusqu'à un certain point, oui.
Lisa Kleypas est une auteure américaine spécialisée dans la romance, historique notamment, depuis les années 1980. Elle semble apprécier les héroïnes à fort tempérament car celles qu'elle met en scène dans Les Ailes de nuit, premier tome de la saga de la famille Hathaway, n'en manquent pas.
L'histoire débute à Londres en 1848. Après avoir été abandonnée par son prétendant pour la fille d’un célèbre architecte, Amelia Hathaway n’espère plus se marier. Elle ne peut s'embarrasser de chaperon ou de bonnes manières : son frère aîné Leo se vautre dans la débauche et la laisse seule s’occuper de ses trois jeunes sœurs. Mais sa rencontre avec le déroutant Cam Rohan, gérant d’un club de jeu, va bouleverser ses projets.
Si l'intrigue n'est pas complètement dénuée de clichés, Lisa Kleypas a fait des deux héros des êtres à part : si c'est son frère Leo qui est l'aîné et a hérité du titre, c'est Amelia qui est la chef de famille, responsable de leurs maigres finances, dans les faits. [SPOILER] Et c'est elle qui va convaincre Cam, homme riche et volage, de lui sacrifier une partie de sa liberté. [SPOILER] Leurs côtés excentriques, leurs discussions à fleurets mouchetés font tout le charme de cette romance menée tambour battant. L'auteure en profite d'ailleurs pour introduire une belle galerie de personnages secondaires prometteurs, qui seront développés dans d'autres tomes, comme Beatrix, la benjamine de la famille, passionnée par les animaux.
Les Ailes de la nuit, qui était ma première lecture d'un roman de Lisa Kleypas, s'est donc avéré un excellent divertissement, mettant en scène une héroïne au tempérament de battante dans un milieu où cela était généralement peu apprécié.
Extrait :
“- Je suis parfaitement ordinaire, protesta Amelia.
- Pff !
Amelia jeta un regard surpris à sa sœur.
- Au nom du ciel, que signifie ce « Pfff » » ?
- Tu essaies de diriger tout et tout le monde. Et tu ne fais confiance à personne en dehors de la famille. Tu es comme un porc-épic. Personne ne peut aller au-delà de tes piquants.ˮ (p. 144)
D'autres avis positifs chez l'addict des livres, Mivava ou Sandy.
Lisa Kleypas, Les Ailes de la nuit, éditions J’ai Lu, 2010, 380 p.
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