mardi 13 mai 2014

Widdershins : Le Pacte de la voleuse - Ari Marmell

Elle a grandi dans la rue, été adoptée par un aristocrate avant de (re)devenir l’une des voleuses les plus talentueuses de la cité de Davillon. Elle est née Adrienne Sati, mais est désormais plus connue sous le nom de Widdershins... et a beaucoup d’ennemis, que ce soit parmi la Garde de la Cité, la Guilde des  voleurs ou les victimes de ses vols. Parviendra-t-elle malgré tout à sortir vivante de ses aventures ?

C’est une jeune femme piquante et pleine de charme que nous propose de rencontrer Ari Marmell, écrivain américain spécialisé notamment dans l’écriture de scenarii de jeux de rôle, en nous narrant l’histoire de Widdershins. Cette mystérieuse héroïne partage son corps avec un dieu, Olgun, qui l’aide dans son quotidien, ce qui ne les empêche pas de se quereller régulièrement. Ce duo est l’un des principaux atouts du roman, dont la plupart des autres personnages, tout comme le décor (la cité de Davillon, dont la description peut faire penser à une cité médiévale), restent trop rapidement esquissés pour être réellement marquants. Ari Marmell met pourtant un certain temps à démarrer son histoire, n’hésitant pas à multiplier les parenthèses pour préciser le cadre de son intrigue, un peu fouillis au départ.

Mais une fois le contexte posé, les pages se tournent toutes seules. Les rebondissements (souvent surprenants, mais pas saugrenus) s’enchaînent avec fluidité. Le style de l’auteur, travaillé, ne manque pas pour autant d’efficacité et même d’une pointe d’ironie bienvenue. Difficile alors de rester indifférent aux aventures de l’héroïne, jeune femme maligne, intrépide et courageuse.


Le Pacte de la voleuse est donc un premier tome qui donne indéniablement envie d’en savoir plus sur Widdershins. Merci en tout cas aux toutes jeunes éditions Lumen et à l’opération Masse Critique de Babelio de m’avoir permis de faire sa connaissance.

Ari Marmell, Widdershins : Le Pacte de la voleuse, éditions Lumen, 2014, 412 p.

Extraits: 

"Merci pour l'or, Monsieur le baron. J'en jouirai mieux que vous, je n'en doute pas. Mais voyez le bon côté des choses: désormais, vous ne serez plus tenté d'aller le dépenser en plaisirs alors que vous devriez être chez vous en train d'équilibrer vos comptes.

Sincèrement vôtre,
Une personne nettement plus riche qu'auparavant." (p. 65)

“-Renard s'est toujours bien comporté avec moi, reconnut-elle à contrecœur. C'est lui qui m'a prise sous son aile quand je suis entrée dans la guilde. Il m'a guidée dans mon apprentissage, m'a montré les ficelles du métier.
-C'était mes ficelles ou la corde, de toute façon ! s'amusa Renard. [...]
-Mais revenons à nos moutons. Qu’est-ce que tu fais à fouiner par ici ?
Renard rétorqua, hautain :
-Je ne fouine pas, madâme. Je me coule. Je rôde. Il m’arrive même, de temps à autre et au besoin, de me tapir. Mais je n’ai jamais, au grand jamais…
-Réussi à tenir ta langue plus de deux minutes consécutives ! l'interrompit Widdershins. Vas-tu te taire et répondre enfin à ma question ?
-Décide-toi: faut-il que je me taise ou que je réponde ?ˮ (p. 102)

« Même paré des plus beaux atours, un taureau reste un taureau. » (p. 199)